Réflexions sur le traitement de la couleur au lycée Jean Mermoz à Dakar.
Pour la reconstruction du Lycée Jean Mermoz le travail sur la couleur a porté sur le choix d’une gamme cohérente avec le concept et l’esprit du projet. Il fallait arriver à distinguer subtilement les différents bâtiments et les patios reliés par de coursives composant l’ensemble du lycée tout en gardant une unité visuelle d’ensemble avec les autres zones du projet : le CDI, la salle polyvalente, le restaurant, l’école maternelle.
La volonté de se démarquer d’une lecture colonialiste du projet, la lumière crue et forte du pays, ainsi que le désir d’intégrer la couleur à l’environnement ont guidé le choix sur une gamme dense et rougeâtre inspiré de la pierre locale, la latérite et des couleurs des terres.
Trois teintes principales, T1, T2 et T3, ont été déclinées pour les façades et accordées avec d’autres couleurs choisies pour les coursives, passages, escaliers. Un gris clair, T0, à été désigné pour les galeries afin de créer un contraste plastique et spatial entre la façade et les circulations.
Ce principe d’application à été néanmoins ajusté ponctuellement de façon à combiner lisibilité et qualités plastiques, en essayant d’aider au repérage spatial tout autant qu’à une lecture sensuelle des surfaces.
Le traitement de cas particuliers comme le patio de l’administration ont suivi cette logique : distinguer l’espace tout en lui conférant par le moyen de la couleur une qualité symbolique distincte des autres zones du projet. La teinte choisie plus « sobre » et « neutre » pour la façade dialogue avec les retours de couleurs T1, T2 et T3 qui se retrouvent à l’intérieur des bureaux sur des pans de murs.
Les interventions restreintes à l’intérieur des salles de cours, cages d’escaliers, CDI ou salle polyvalente participent aussi de ces deux principes : La cohérence de la gamme recherchée, où chaque couleur doit fonctionner visuellement avec l’ensemble même si elle ne se trouve pas à côté de toutes les autres. Et deuxièmement la logique de l’emplacement spatiale de chaque couleur, obéissant ici aux particularités du lieu qui l’accueille : l’orientation, sa situation dans l’ensemble, sa lumière, …
Une couleur n’est meilleure en soi qu’une autre, elle est simplement plus juste quand elle participe de cette attention à l’environnement complexe qui la reçoit, dont l’architecture n’est pas la seule responsable. C’est dans ce sens qu’elle peut apporter des qualités supplémentaires à un projet et tenter d’affirmer par là un concept de couleur qui renforce sa cohérence.
Miquel Mont
Octobre 2010
Hotel de Région – Auvergne – Bruno Mader Architecte
Crèche Massena – Paris – Agence PhilippeDelannoy
Halte garderie PMI Hainaut – Paris – Agence PhilippeDelannoy