Berta m’invite à participer dans l’exposition rétrospective qu’elle et le commissaire David Barro préparent pour le musée CGAC. Le projet est un parcours transversal sur 30 ans de travail, incluant une partie sur le mode de l’essai, et il devait se répartir sur le CGAC et la Fondation Luis Seoane en s’accompagnant d’interventions d’artistes complices et proches de Berta. Finalement le projet se réduit pour de raisons politiques et se replie sur le CGAC où je reste seul invité. Ma réponse à l’invitation de collaborer se concrétise sur un collage mural que nous décidons de placer dans la partie essai situé dans le couloir qui communique entre les salles d’exposition. Le couloir est étroit et long, contrainte finalement assez intéressante puisque elle invite à se déplacer. Je choisis de me situer vers le milieu, comme une coupure temporelle, et les plans colorés se structurent avec et contre cette horizontalité fuyante. L’image est répétée, suspendue, elle bégaie comme quand on travaille, elle demande un peu de temps pour la lire et n’est pas donnée comme une évidence. En cherchant pour le texte je pensais à la part de mélancolie qu’accompagne toute rétrospective, tout introspection sur le passé, à ceux qui nous ont accompagné et sont aujourd’hui disparus. Un peu comme si on pensait aux promesses d’une enfance supposée qui ne seraient pas tenues, qui ne peuvent pas, n’ont pas pu être tenues, et qui me semblent avec l’expérience être des vrais moteurs d’un travail artistique. Mais je réfléchissais également au fait que nous les interrogeons sans cesse, que nous ne sommes jamais les mêmes et que nous changeons avec la vie et le temps, à la beauté de ceci qui nous permet de sentir et exprimer cette mélancolie.
murales IX
murales VIII
murales VII
murales VI
murales V
murales IV
murales II